Le dysfonctionnement de l’agroécosystème est souvent perceptible avec la prolifération de ravageurs de culture. De nombreuses espèces prédatrices de ravageurs sont considérées comme ayant un fort potentiel d’auxiliaires de culture. Ces derniers limitent naturellement les populations de ravageurs, le plus souvent par la prédation, atténuant ainsi les impacts négatifs sur les cultures. Avec une consommation de plus de 10 kg d’insectes (coléoptères, chenilles en tous genres, pucerons punaises, larves et autres œufs d’insectes) lors de sa reproduction soit près de 5 millions de proies, la Mésange bleue est un très bon exemple qui démontre l’efficacité et l’utilité des auxiliaires. Les mammifères comme les chauves-souris sont également de très bons auxiliaires des cultures. Ces mammifères volants consomment en un seul été 250 à 500 000 insectes comme les moustiques, les pyrales ou les tordeuses. Le Renard roux quant à lui peut éliminer à lui seul entre 3000 et 6000 campagnols par an. Un individu peut ainsi éviter la destruction de 32,4 tonnes de récoltes sur une base de 3000 campagnols prédatés, si on admet qu’un campagnol pesant 30 grammes consomme 1,5 fois son poids par jour sur une période de 8 mois soit 10,8 kg par an. A la nuit tombée, la pression de chasse contre ces ravageurs est maintenue par les rapaces nocturnes comme l’Effraie des clochers, qui se nourrit de campagnols, ces micrommamifères représentant 50 à 80% de son régime alimentaire. Ces différentes espèces ont des actions complémentaires de gestion des ravageurs. En effet, tandis que les oiseaux insectivores s’attaqueront aux larves et chenilles, les chauves-souris préfèreront les adultes. Pendant ce temps, le Renard roux tout comme les mustélidés consommeront les micromammifères responsables de dégâts dans les cultures par exemple.
L’agriculteur peut alors facilement tirer partie de cette complémentarité pour protéger ses cultures tout en réalisant certaines économies (insecticides par exemple). Les insectes entomophages sont également des auxiliaires terriblement efficaces. Prenons les carabes, redoutables carnassiers qui se nourrissent de larves du Balanin des noisettes mais aussi des chenilles du Carpocapse des pommes et du Carpocapse des poires. Les coccinelles et larves de syrphe seront quant à elles de très bonnes alliées pour se débarrasser des pucerons et autres suceurs de sève.
Par le biais de ces espèces le ReNArd pourra, d’une manière plus concrète, aborder avec les agriculteurs les pratiques culturales permettant de préserver et/ou d’accueillir ces espèces sur leurs terres.